Il y a méprise sur la question du hijab. Le hijab n’est pas un « cap à passer », il ne se porte
pas quand on a mûri ou qu’on est « prête »… Cette conception emporte des conséquences
graves ! Je peux en parler parce que je suis passée par là et, moi non plus, je ne comprenais pas le hijab.

Ni sa force.
Ni son symbole.
Ni son intelligence.
Ni sa beauté.

Pis encore, plus on en parlait dans les médias et plus je n’y comprenais rien. Plus on fait grandir
l’imaginaire sur le hijab et plus on en fait un fardeau insupportable. Personne, de toute ma vie, ne
m’a parlé intelligemment du hijab. Personne.

La femme musulmane doit dissimuler (hijab) ses atours. Elle doit refuser l’ostentation (marque,
vêtement à la mode, signes de richesse). Elle doit neutraliser son apparence physique dans l’espace
public. C’est un moyen de pacifier les rapports sociaux en société et de vivifier et renforcer la cellule
privée familiale et individuelle.

Le hijab emporte une symbolique extraordinaire. La force du hijab est révolutionnaire ! Je n’exagère
pas quand je dis que le hijab peut réformer toute notre société bi idhni Lah ! Parce qu’il oblige les
gens à se renforcer individuellement, et pas seulement les femmes ! Le hijab dit aux gens : « soyez heureux chez vous, renforcez-vous spirituellement, profitez des bienfaits d’Allah le Très Haut avec des individus spéciaux : votre famille ! Et dehors, engagez-vous pour accomplir une mission d’intérêt général (commerce, enseignement, association etc) mais n’y mettez pas trop de votre personne ! Votre personne vit pleinement dans  votre intimité, c’est là qu’elle s’y renforce pour réussir ici-bas. »

Le hijab pacifie donc la société parce qu’il oblige à la neutralité dans l’espace public. Refuser le hijab, c’est
participer à la violence symbolique dans laquelle on vit ! Une femme qui expose sa beauté, ses
bienfaits, ses talents, c’est violent. En même temps que ça appauvrit les gens et les vide intérieurement. Ils ne vivent plus que pour le monde de dehors. Ils cherchent à s’épanouir au travail, dans leur carrière, dans la maîtrise de leur corps et de leur cheveux. Ils ne savent plus exister chez eux, en eux, pour Allah. Leurs maisons ne servent qu’à manger et dormir. Ils ont des relations familiales pauvres, ne connaissent pas leurs voisins. Ils sont vides. Le hijab est un remède contre cela.

Voilà pourquoi je vous dis que le hijab n’est ni une étape, ni un cap. C’est une obligation qui nous
invite à un art de vivre et un engagement social et politique.

J’ai envie de vous parler plus largement de tout ça dans un vrai livre in chaa Allah. Mais pour l’instant
j’ai peu de temps à y consacrer… J’espère vous avoir un peu inspiré avec ces quelques mots. Pas de
livres à conseiller sur le thème, je vous parle avec mon expérience à l’appui.

Gardez en tête le thème de la violence symbolique. Une femme qui vous montre qu’elle est belle
vous confond dans la violence. Exposer sa beauté ou même juste son « style » dans l’espace public
avec des photos et des selfies sur les réseaux ou dans la vie n’est qu’indignité et violence. Je pèse
mes mots. Pour pacifier les rapports entre sœurs dans la communauté, commençons par cesser de
nous donner en spectacle et de nous faire valoir par l’apparence. C’est une forme de concurrence déloyale entre femmes, entrainant une forme de surenchère dans l’exposition de ses atours. Contraindre les femmes à être belles d’une seule manière – conformisme.

On retrouve cette concurrence même chez les « voilées » : qui sera la plus stylée, qui s’habille bien
tout en étant pudique, qui a les plus belles couleurs de jilbeb, qui voyage partout dans le monde pour
poster des photos hijab au vent devant des couchers de soleils, les baignades dans les eaux les plus
pures avec des burkinis plus chers qu’un bikini de marque…
J’appelle ça le « hijab désincarné ». Nombreuses sont les sœurs qui portent un hijab désincarné. Elles
se privent ainsi de sa force et de même qu’elles trompent le hijab, le hijab les trompe.

J’observe les sœurs qui portent le hijab désincarné et je ne vois en elles aucune trace de la paix, de la
liberté et de la lucidité que cet habit offre. Je vois du matérialisme et souvent beaucoup
d’égarement… Des choses de plus en plus graves, jusqu’à rentre dans du chirk évident. Qu’Allah nous
préserve et nous guide.
Jouer avec l’Ordre d’Allah emporte des conséquences graves. Parfois, le comble de l’humiliation c’est
que les personnes ne voient même pas la gravité de leurs actes. Les sœurs dérivent sans fin quand
elles font de leur habit de pudeur un outil au service de leurs narcissisme.
Parfois, les sœurs quittent complètement cet habit, parfois elles continuent de le porter même si l’Islam s’éteint en elles. Leur comportement est ainsi un monstre de contradiction : un hijab d’apparence et une
attitude anti-islamique. Parfois même des croyances anti-islamiques ! Voilà le hijab désincarné.

Comportez-vous de la meilleure des façons envers ces sœurs. Personne ne sait ce
qu’il y a dans les cœurs hormis Allah. Personnellement, quand je vois leurs incohérences, j’ai de la
peine. J’invoque pour elles. Mais je blâme les couches de vanité et d’orgueil et l’amour des richesses de ce bas monde qui les complait dans cette schizophrénie maladive.

Mon conseil ultime : ne portez pas le hijab. VIVEZ LE HIJAB.
Vivez le hijab d’autant plus que d’autres jouent avec. Votre modèle sera une da3wa et peut être
qu’Allah vous honorera de manière à ce que votre obéissance et votre dévotion jaillisent sur toutes
les sœurs.
Et puis, cessez de donner de la force à celles qui désincarnent le hijab (abonnement, like, mashallah en commentaire, etc). Faire le rappel avec des mots c’est dur, surtout quand la suffisance s’empare des cœurs. Alors contentons-nous de briller par votre exemple !

Disons aussi que la violence symbolique est adressée aux hommes, car tous les hommes n’ont pas la chance d’avoir une femme qui ressemble à celles qu’il croise dans la rue chez lui.
Cette exposition de la beauté de la femme dans l’espace public le violente à mon sens, car elle vient
lui rappeler tout ce qu’il n’a pas. Que personne ne me parle de « bienveillance », de « sororité » ou autres quand on ne fait pas sa part pour pacifier l’espace public. À commencer par se dissimuler (hijab physique et attitude idoine) et cesser de collectionner les « mashallah t’es canon ! » en commentaires.

 

Merci à Mérine pour la retranscription de cette story publiée sur instagram en janvier 2021 💓

 

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